mercredi 7 décembre 2005


"Coup de bec" n°26 - Décembre 2005

Cher lecteur Bonjour !

Avant de reprendre nos propos de comptoir de blog, je vais vous raconter Toulouse.
En fait les Toulousains ne sont pas de grossiers personnages, tout comme les Corses ne sont pas des feignants et les Écossais ne sont pas des radins. Ce n'est en tout cas pas le cas de ceux que j’ai rencontré. Il y a des Toulousains qui sont d’infâmes salauds car j'ai croisé aussi ici une victime. Les hommes peuvent être d’infâmes salauds partout et notre époque en fabrique de plus en plus.

Ceux qui m’ont reçu étaient hospitaliers et sympathiques. Ces gens sont fiers de ce qu’ils font. Ils sont fiers aussi de leur région, de son histoire et du cadre de vie. Partout d’ailleurs les gens sont fiers de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font. C’est une façon gratifiante de recevoir que de présenter tout ça et j'ai été comblé. Les voyageurs sont partout en France des hommes ou, peut-être plus encore, des femmes, couverts d'attentions…
À Toulouse on soumet les gros avions à la question jusqu’à ce qu’ils craquent. C’est donc aussi grâce à eux que les voyages se passent bien. Ici on est fier de sa culture et de son histoire aéronautique. Dès l'arrivée, cela se voit rien qu’aux noms que portent les rues.
Quant à l’Histoire d'ici, qui ne la connaît pas ? Au moins cette saga du siècle dernier si subtilement restituée par la plume d’Antoine de Saint-Exupéry ? Je pense évidemment à ces pionniers reliant Toulouse aux Amériques en avion postal au péril de leurs vies… Tout un symbole : J’avais ici rejoint un groupe de fonctionnaires chargés de mettre en place un système d’information et, à l’heure d’Internet, penser à ce que des aviateurs ont fait autrefois pour relier des hommes entre eux en transportant du papier laisse rêveur. C’est ainsi que des gens se sont sacrifiés pour un progrès aujourd’hui inutile et énergivorace. Enfin… Disons un progrès mal orienté parce que personne ne savait alors que ce progrès irait trop loin. Par ailleurs, aujourd'hui, qui en a prit vraiment conscience, au fond ? Le bilan que j'en tire ne réduit évidemment en rien le mérite des anciens.

Lundi soir le clan que nous formions a terminé la soirée dans un pseudo pub irlandais, un truc où la bière est assez chère. Il est vrai que nous pouvons payer… En revenant à notre hôtel, il y avait là sur le trottoir à demi allongé, un pauvre clochard (SDF pour ceux qui ont peur des mots) qui pleurait en racontant son histoire à des policiers. Il y avait aussi un monsieur qui parlait aux policier…
C'est Dominique M. qui m'a expliqué la scène. Cette grand-mère à qui un long militantisme à la CGT a apprit la vie, est une personnalité du groupe : « Tu vois, c'est sûrement le monsieur qui a appelé les policiers car les SDF n'osent généralement pas se plaindre. Tu ne peux pas savoir le nombre de ceux qui se font agresser le 5 ou le 6 du mois parce qu'ils viennent de toucher le RMI ! ».
- Encore un truc dont les médias ne nous parlent surtout pas ! -


(à suivre)

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