Les cigognes sont parties. Image du XXIe siècle que l'on croyait perdue définitivement au XXe le passage des cigognes fait exception en ce monde où tout se meurt. Celle-ci est du 10 septembre 2010... Tard peut-être mais je la tiens cette image positive de l'année de la biodiversité! Enfin un truc aussi trompeur que l'air du temps et la beauté des derniers ronds points offert par le conseil général et joliment arrangés de verdure et dont on oubli vite qu'autour tournent les bagnoles!
Je viens de terminer un bouquin du siècle dernier. Il traînait dans le fouillis d'Ysengrine où, d'un regard rapide se décelait une perle. Un fier innocent y raconte la vie d'autrefois... Nous n'apprenons pas que des intellectuels contestataires et ce témoignage naïf, satisfait, scientiste, un poil cocardier et même régionaliste révèle on ne peu mieux toute une époque. Vécue dans le Sud-Ouest, déjà porteuse des tares de ses fiers hobereaux et autres arrogants obséquieusement rapportées dans le journal du même nom, cette "belle époque" préparait celle d'aujourd'hui promise, c'était sûr, à être bien plus belle encore que celle du temps en question. ( Raté !). Ainsi, « Le livre de raison » de Joseph De Pesquidoux est un truc absolument à lire ! Si, Si ! ça se dévore facilement quoique certains mots un peu oubliés aujourd'hui nécessitent un dictionnaire. Toute une vie rurale heureuse aujourd'hui disparue y est décrite en détails... Un bonheur je vous dit ! Innocence du militaire engagé dans une arme déjà dépassée à cette époque mais dont le cliquant de l'éperon nickelé du lieutenant ravissait les jeunes gens avides de revanche. Comme chacun sait aujourd'hui, en 14 c'est partit mais notre petit hobereau n'en a pas vu grand chose quoique certains copains n'en soient pas revenus. Visions d'avenir en Vallée D'Aspe... Avec alors un train tout neuf ! Toutefois celui-ci semble invisible à notre auteur qui lui préfère la route et surtout ses centrales électriques alimentées à partir de robustes conduites forcées. Promesses de lumières et de lendemains sans sueurs pour l'homme, une description de la «candèle dé rousée» (chandelle de résine) s'imposait avant oublie définitif... Joseph ne se doutait cependant pas que l' insatiable appétit d'énergie des hommes ferait du progrès une course sans fin et du bonheur une carotte de plus en plus lointaine. Accessoirement j'ai pu y lire aussi un avenir déjà sombre pour les ours. Je cite : «Et les hommes s'attaquent aux portées, dans l'espoir «de détruire la semence». On m'a dit que, parfois, on peut voir, au bord du ciel, le long d'une âpre crête, une ourse dont on a tué les petits, se traîner rudement sur le ventre pour apaiser l'irritation de ses mamelles pleines, inutilement gonflées... » Le passage est révélateur d'une éradication choisie et volontaire de l'ours en Vallée d'Aspe, parfaitement connue donc dès le début du siècle dernier...
Il est vrai qu'en ce qui concerne la biodiversité, nous devrons attendre jusqu'en 2010 une attention officielle... symbolique!
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