vendredi 3 juin 2022

Exemple à suivre, les Amish


Je ne publie pas souvent mais lorsque je le fais en général c’est que ça en vaut la peine, soit que ce que j’ai à vous dire ne se trouve quasiment pas ailleurs, soit qu’il s’agisse d’une vérité d’une importance telle qu’il est impossible de la taire. Combattre certaines idées reçue peut être une raison et tant pis si personne n’écoute mais vous m’en voyez tellement désolé !

Parmi ces idées reçues il en est une particulièrement malsaine, c’est cette déification du progrès au point de voir dans le mode de vie occidental l’aboutissement ultime d’un idéal social en devenir, qu’il s’agit là d’un modèle indépassable à offrir, voire à imposer pour le bien de tous à toute la planète.

Cependant, une quantité de gens, encore minoritaire, se pose tout de même des questions sur notre civilisation qui certes, tout progrès faisant à priori reculer le mal, nous paraît très protectrice sauf qu’il faut cependant faire preuve là d’une certaine naïveté. Cette civilisation du progrès continu également nous gâte en services et en biens matériels sauf que tout le monde n’y est pas si à l’aise que ça tant matériellement que moralement.

- Matériellement parce que notre société repose sur la compétition des uns contre les autres, ce qui génère des perdants pouvant en crever ou être réduits à la misère face à des gagnants plus ou moins éternellement insatisfaits.

- Moralement parce que nous ne nous aimons plus car la compétition nous isole les uns des autres. La nature humaine ayant ses exigences le plaisir est désormais redirigé vers la consommation ostentatoire et autres fausses affirmations de soi, ce, parfois jusqu’à de graves déviances maladives en ce qui concerne les hommes les plus corrompus souvent montrés en modèles.

Bref, nous ne sommes pas heureux. Ceux qui vivent dans l’illusion comme ceux qui savent ne sont pas heureux, ce pas de la même manière mais c’est tout. Notre suffisance de parvenu nous aveugle aussi sur les réalités d’une civilisation en perdition. Car en plus cette civilisation ne pourra pas perdurer. Cette consommation ostentatoire a poussé le système ainsi généré à abuser des ressources de la planète Terre, à tel point que celle-ci n’en peut plus. Suite à quoi notre civilisation est en train de s’effondrer. Des signes de l'effondrement sont déjà là comme l’extinction de nombreuses espèces animales, le dérèglement climatique, un niveau de pollutions ingérable et maintenant certaines ressources qui commencent à manquer… Un décrochage est imminent, c'est-à-dire l'occurrence d'une crise majeure.

Bref, en plus de détruire la planète cette société de surabondances et de consommations à outrance ne nous a pas rendus heureux. Certains ayant « réussi » croient être heureux mais d’évidence pas tout le monde. Pourquoi continuer alors ? Il y a et j’y reviens ici car il y a au moins dans l’esprit des riches peuples occidentaux, cette idée et ils en sont complètement persuadés, que leur société, notre société, est celle du progrès et de la démocratie (oui c'est faux je le sais !) en plus d’être celle de l’abondance et qu’il ne peut pas y en avoir de meilleures (!). Ce, au point d’être également persuadés que toute peuplade ou communauté hors système ne peut qu’être regardée qu’avec commisération. Par ailleurs tous ces autres gens, à priori pauvres, sont censés aspirer à vivre comme nous… C’est tellement compréhensible !

Mais leur a-t-on seulement posé la question ?  Non bien sûr puisque c’est si évident ! Et comment vivent-ils ? Le mieux serait peut-être d’y aller voir et de rencontrer ces gens. Il y a tous ceux que l’on qualifie de « sauvages », quelques tribus Papou ou autres habitants des forêts naturelles mais, à l’image des autres animaux plus ou moins en voie d’extinction par la faute même de ceux qui se prétendent civilisés, je crains que ramenés par notre faute à des conditions de survie, notre civilisation ayant presque tout détruit, ce ne soient plus de bons exemples…

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Il a un bien meilleur modèle avec les Amish.


Cette communauté issue de l’Europe germanophone, maintenant seulement présente aux États-Unis (plus de 350 000 personnes tout de même !), a choisi volontairement de vivre en dehors de la civilisation « du progrès » puisqu'ils ont la leur plus proche de Dieu, leurs motivations étant essentiellement religieuses. Un documentaire de l’ORTF « Bienvenue chez les amish » est sorti en 1972. Peu de choses ont changé depuis, contrairement à ce que craignait le commentateur vers la fin du film. La vidéo est sur le site de l’INA en libre accès. Vous y verrez des gens vivants comme au XIXe siècle, c’est-à-dire sobrement mais tout de même à l’aise puisque sobres, justement. Vous y verrez une communauté dont la première des valeurs est l’entraide et où il n’y a donc aucun exclu. Vous saurez que l’espérance de vie d’un amish est plutôt supérieure à celle de l’Américain moyen et que le rendement de leurs exploitations agricoles est meilleur que celui des fermiers américains conventionnels alors qu’ils n’ont pas de tracteurs et qu’ils n’utilisent que des fumiers naturels.

 

Le document est, techniquement, très moyen car il s’agit d’un film prévu pour la télévision qui à l’époque était en 625 lignes et aux proportions largeur/hauteur de 4/3. Nous avions alors l’habitude de regarder nos écrans d’assez loin. Reculez-vous donc un peu et imaginez-vous en 1972 !


Voilà, vous savez qu’il y a des gens qui vivent en dehors de notre monde, « du monde » comme ils disent et qui s’en trouvent très bien notamment parce qu’ils ont de fortes valeurs d’entraides, exactement le contraire des nôtres basées sur l’individualisme, la compétition et les apparences ostentatoires. Ces gens ne voudraient en aucun cas quitter leur univers pour rejoindre celui du progrès et des modes de vie à l'occidentale.

J’y ajoute le fait que, d’évidence, ils s’en sortiront bien mieux que nous lorsque notre civilisation du progrès continu décrochera, c'est-à-dire finira par s'effondrer complètement, ce qui ne saurait tarder.

 

 

 

 

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