"La vie continue" n° 16
Retour à Montesquieu
L'université n'est plus réservée aux jeunes ! Déjà il y a presque exactement trois ans nous y débattions de «Pôles de compétitivité.» C'était avec le syndicat. Cette semaine : Retour sur le "campus" mais avec Espace-Marx (un truc où se pense le monde). Quoique cette foi ce soit à l'IEP (Institut d'études politiques je crois), un endroit pas très sympa où sont formés les "élites" de la haute administration. "Formé" est ici le juste mot, les jeunes gens y ont de toute façon dès l'entrée bon chic bon genre et la pensée unique y règne en maître. Un précédent passage en ces lieux au siècle précédent me l'a prouvé alors que j'avais pourtant été averti : Il y avait là un dénommé Rincon, alors torero à la mode, venu passer un "Grand Oral" public dans l'amphithéâtre Montesquieu. Ce jour là, après deux heures d'une messe parfaitement mise en scène et histoire de conclure sans fausses notes, les étudiants lui firent une obséquieuse haie d'honneur. Mauvais souvenirs...
Mais pour les deux journées «Actualités de Marx écologiste, Sociologue, Historien, économiste,...» censées nous éclairer sur « Marx est-il encore utile aujourd’hui pour penser le monde, ses évolutions, ses transformations ?» il n'y avait pas Sud-Ouest et peu d'étudiants. Nous pouvions donc tout nous permettre. La salle n'était pas très grande et nous étions entre nous, c'est à dire entre "plutôt vieux". Je retrouvais ici des militants, des syndicalistes déclarés, de simples curieux et aussi des intellectuels dits de gauche particulièrement ferrés et qui semblaient bien se connaître. Ces intellectuels étaient, il faut le dire, les intervenants prévus au programme. Nous pouvions, bien sûr, tout à fait les contredire même sans savantes références et le débat fut très ouvert. Que des cocos dans le public ? Hé bien non car nous étions trois de «La France en Action»: Marie-Dominique qui était avec moi et Yves Montaud ! Je m'attendais si peu à voir là que je ne le reconnu pas tout de suite ! (La pause a été l'occasion d'échanges sur l'actualité du mouvement et nos travaux.)
Espace-Marx, ce sont essentiellement des cocos. Si je connais c'est parce que Dominique Belougne, responsable local de cette organisation, m'en avait fait l'article, il y a longtemps déjà... Très longtemps! Dominique est communiste mais pas marxiste (enfin, c'est ce qu'il dit!) Les cocos d'aujourd'hui sont plutôt sympas avec leurs idées du XIXe siècle et il n'y a aucune raison de ne point les fréquenter même si on n'adhère pas. Par ailleurs les conférences-débats organisés par Espace-Marx sont presque toujours très intéressantes. J'avais envoyé un message (lien pdf) écrit aux organisateurs que je pensais présenter.
La première intervenante au programme était Dominique Bodart. À partir de son sujet «Marx, la terre et les paysans», citant Engels et la culture canaque celle-ci répondait d'entrée à mes dernières questions !
En bon français moyen de culture très télévisuelle, donc connaissant mieux les indiens d'Amérique que nos indigènes de Nouvelle-Calédonie et même le compagnon de Marx, j'avais sollicité Seattle dont il ne fut pas question. J'avais raté mon entrée mais l'important étant d'apprendre ce fut très bien comme ça. La suite des débats m'a tout de même permis de revenir sur une bonne partie de mes attentes. Certains exposés étaient particulièrement complexes, à défaut d'être exacts... Il fallait donc y trouver ses repères, ce que le débat a permis (Enfin, il me semble!)
Je voulais voir si les vieilles théories politiques conservent un intérêt et surtout trouver avec leurs partisans une accroche possible. À force il faudra bien que se révèlent les nouvelles lumières, celles qui relieront tous ceux qui cherchent l'ouverture qui libérera les peuples sans les diviser et leur fournira un avenir. Déjà, les rapprochements théoriques sont en bonne voie...
Tous ensembles, un seul peuple en action, c'est une autre affaire car les clivages ne sont pas que théoriques !
Tant qu'il y a de la vie...
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