"Coup de bec" n° 19 - Novembre 2005
Cher lecteur Bonjour !
J'espère que tu as encore le moral ! (Tiens, lecteur, je me remet à te tutoyer… Heureux de supposer que tu es là encore au moins un ? ) Car avec les violences rebelles ça ne va pas être beaucoup plus rose !
Pour bien situer le propos précisons tout de suite qu'il ne faut pas confondre révoltes et révolutions. Les révolutions sont rares, procèdent d'autres logiques que de simples révoltes et ne sont même pas obligatoirement violentes. Une révolution a pour finalité un coup d'état. Une révolte peut toutefois être instrumentalisée par des révolutionnaires. Le coup d'état réussi, les révoltés ne sont généralement pas gagnants pour autant !
[ - Lorsque j'ai commencé cette chronique nous étions en pleine "révolte des banlieues". J'aurais pu, comme la majorité des blogueurs me répandre sur le sujet. Mais c'eût été une erreur pour plusieurs raisons:
- Les jugements "à chaud" sont trop empreints d'émotivité pour être objectifs.
- J'aurais été, comme les autres, influencé par les médias.
- Il y avais bien d'autres choses à dire et justement ce fut mon choix ! - ]
Les révoltes sont, contrairement aux révolutions, permanentes. La violence y est ostensible et elles sont toujours vouées à l'échec. Les révoltés sont, en apparence, beaucoup plus violents que les institutions. En réalité ces violences sont beaucoup plus mesurées qu'elle ne le paraissent. De plus elles sont limitées par les capacités même des acteurs à faire beaucoup de mal. Le révolté n'est pas malin et ne cherche pas à l'être. La répression le frappe donc de plein fouet, quand il ne la cherche pas ! En fait le révolté mène un combat désespéré, voire suicidaire.
Il y a eu à l'occasion des "évènements récents" environ 10 000 véhicules brûlés ce qui va provoquer une légère augmentation des statistiques relatives au vandalisme habituel. Pour situer le chiffre sachez qu'il y a environ 300 000 véhicules volés par an.
Si certaines révoltes, telle celle dont nous venons de parler, font la une des médias, il en est d'autres qui font beaucoup moins de bruit. La première forme de violence rebelle est le suicide. Le suicide est en effet une violence directement retourné sur soi-même. Nous connaissons cette sale bête appelé scorpion pour être très dangereux non seulement pour l'humain qui voudrait mettre la main dessus (de quel droit?) mais aussi pour lui-même !
Le scorpion n'est pas le seul animal suicidaire. Le refus de s'alimenter, fréquent de la part d'espèces tenues en captivité, est aussi une forme de suicide. Les humains sont environ 150 000 à essayer de se suicider en France tous les ans (Un sur dix réussit.)
En fait révoltes et suicides ne sont que des réactions conscientes ou inconscientes à d'autres violences plus sournoises. Elles devraient toujours interpeller les responsables , lesquels réagissent pourtant inlassablement par encore plus de coercitions.
Voilà enfin une première chose à changer dans ce monde. Continuons !
(à suivre)
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