jeudi 2 octobre 2008

"La vie continue" n° 12

Le Parrain plus fort (et plus dangereux) que Supermenteur !

P
our une fois l'actualité colle à l'important: La ruine… Enfin!
Cela devait arriver, alors autant en finir au plus vite... Et l'actualité du moment, bien que pas rose, ressemble de plus en plus à une libération, surtout pour ceux qui, de toutes façons, en chiaient déjà.

Le parrain Sarkozi
De passage à Toulon la semaine dernière, notre Président a parlé. Cette fois, il a fait très fort!
«Je n'accepterais pas qu'un seul déposant perde un seul euro...» disait-il… Or, comme par hasard, son gouvernement pense maintenant à puiser dans les livrets A pour venir en aide aux entreprises! Drôle de tactique pour qui ne veut pas «qu'un seul déposant perde un seul euro» que celui d'engager dangereusement l'épargne tranquille, celle des "bons pères de famille" dans la tourmente. Ne s'agissait-il pas là d'un argent confié pour le logement social? Et comment croire qu'il puisse y avoir dans cette caisse un excès de disponibilités vu le nombre de sans-logis ? Ne serait-ce pas enfin là l'occasion de commencer les constructions si attendues? Ce, d'autant que Monsieur Sarkozi devrait savoir que de la disponibilité de logements pour les plus pauvres dépend, par effet d'ouverture, l'accès à toutes les formes de logements modestes et moyens, c'est à dire également aux choix éventuels pour certains de devenir propriétaires. Sans cela, les crédits faciles et pas chers que notre Présidents présente comme un cadeau (tu parles!) ne servent qu'à maintenir les prix au plus hauts, ce qui ne comble que les intérêts des marchands de biens et autres agences. Ceci dit le scandale du moment est ailleurs, c'est à dire dans la réaffectation de l'épargne A. Pour ceux qui ne sauraient pas ce qui nous attend à propos de nos sous, une petite mise au jus sur les attendus est nécessaire...

Contrairement à ce qu'on laisse à croire, la crise bancaire qui s'est déclenchée n'est pas due aux “subprimes”. Enfin... Pas seulement! La crise de l'an dernier liée aux crédits immobiliers en Amérique n'était qu'un signe avant coureur, un peu comme ces tremblements de terres sporadiques avant une éruption volcanique. La vérité c'est que la ploutocratie au pouvoir partout dans le monde avait laissé gonfler pour son plus grand profit une énorme bulle spéculative. Cette bulle devait, tôt ou tard, éclater! Le plus tard possible étant évidemment pour eux le mieux, histoire de réduire à plus rien ce qui est réel, ces richesses qu'ils possèdent aussi parce que la bulle et des règlements à leurs mesures leur a donné les moyens de presque tout accaparer (Ne nous faisons donc pas de soucis pour eux, même s'il y aura quelques perdants.)

Considérons maintenant ce que le gouvernement du Parrain veut faire avec nos sous. La crise actuelle vient de l'abus du crédit, une dope monétaire et économique, donc un poison, lequel aurait donc dû être utilisé avec parcimonie. L'appât du gain et le manque de réglementation a entrainé tout le contraire! La bulle est par ailleurs constituée essentiellement de dettes. Certaines entreprises ont aujourd'hui une valeur d'échange si élevée que celle-ci n'a plus rien à voir avec leur valeur réelle. C'est par exemple le cas des “LBO”(leveraged buy-out). Le "patron" d'une LBO est un spéculateur, en général une personne morale dont on ne sait pas trop qui se cache derrière. L'acquisition d'une LBO se fait toujours à crédit et son exploitation ne dure pas afin d'en tirer un maximum avant de la refiler à quelqu'un d'autre pour encore plus cher qu'au départ, donc forcément à un autre spéculateur ! Ce système financier permet de gros profits grâce à ce qu'ils nomment eux-mêmes un «effet de levier». Toutefois le "levier" s'appuie encore sur une production réelle dont le rendement repose en bonne partie sur le licenciement des travailleurs superflus et sur un truc indispensable, à savoir l'assurance d'une revente à court ou moyen terme afin de rembourser la banque. à priori c'est pour les banques moins risqué que les “subprimes”: Nous sommes ici entre spéculateurs forcément plus riches demain qu'aujourd'hui ! Toutefois certaines réalités demeurent. Notez, par exemple, qu'un profit “réel”, si minime soit-il, est nécessaire à la survie de ce genre d'entreprises comme de toutes autres, nécessairement... Sauf que pour elles la chute est plus dure! Si le patron spéculateur perd, la mise de départ s'évanouie, et il peut pleurer. Le banquier qui a fourni le levier pleure plus fort encore ! Justement ces compagnies de transports aériens “low cost”ne seraient-elles pas, pour beaucoup d'entre-elles, des LBO? Pourquoi n'en parle-t-on pas alors que le kérosène, ces derniers temps un peu moins bon marché, en a mis à mal plus d'une ? Peut-être... Pour qu'on ne sache pas dans quels trous nos économies vont aller se perdre !

Amis, des choses inacceptables vont encore arriver. Réveillez-vous !


À lire :

- "Touches pas à mon livret A" où se révèle que cette épargne était déjà en voie de banalisation (la crise est arrivé trop vite !)
- le cas Dexia, banque prestataire des collectivités locale cas typique de détournement des fonctions.

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